Nous servir de l'argent, ou nous y asservir ?

Nous servir de l'argent, ou nous y asservir ?

L'argent est le fruit de "l'ingéniosité humaine", il facilite à merveille les échanges commerciaux, il en permet la mondialisation. Sur le plan personnel, il est un auxiliaire précieux de notre libre-arbitre, mais il est aussi une invention extrèmement dangeureuse. Alors qu'il n'est rien en soi, il peut donner l'illusion qu'il est tout, qu'il peut tout et qu'il règne sur le monde par la seule force.
Cependant l'argent n'est pas une invention intrinsèquement perverse. Il peut avoir un rôle et une influence positive, mais à la condition d'être employé de manière raisonnable et prudente. Le bon usage de l'argent s'apelle la vertu d'économie par opposition à l'avarice, la vertu de libéralité, de générosité, par opposition à la prodigalité. Mais le bon usage de l'argent n'est possible que fondé sur les vertus plus profondes de tempérance et de sobriété, de justice et de sagesse pratique (prudence).

Si nous faisons de l'argent un bon usage, si nous nous en servons au lieu de le servir et de nous y asservir, il nous apporte infiniment plus qu'il ne
nous coûte, puisqu'il nous coûte le travail et nous apporte les conditions d'une vie adulte et décente dans la société des hommes.

Si nous servons l'argent au lieu de nous en servir, il nous coûte alors infiniment plus qu'il ne nous apporte, puisqu'il nous fait rater notre vie et
nous exile du bonheur.